Les architectes de la reconstruction d’Agadir

Les principaux architectes ayant participé à la reconstruction d’Agadir sont issus pour la plupart du mouvement moderniste d’où leur surnom “architectes de la rupture”.

Elie Azagury (1918-2009) : Architecte marocain, né à Casablanca, il se forme à l’école des Beaux Arts de Paris. Après l’indépendance, il devient président de l’ordre des architectes du Maroc (1958-1971). Elie Azagury a joué un rôle important dans la reconstruction de la ville d’Agadir, on lui doit, notamment, son tribunal administratif.

Michel Ecochard (1905-1985): Il a suivi les cours de l’école des Beaux Arts à Paris. Puis, il devient architecte, archéologue et urbaniste. Il est alors nommé directeur du service de l’urbanisme au Maroc, sous le Protectorat français. En 1930, le Général Lyautey fait appel à ses talents pour implanter un nouveau centre ville moderne à Agadir, sur un tracé en fer à cheval depuis le front de mer et notamment une avenue appelée auparavant Lyautey mais que l’on appelle aujourd’hui avenue du Général Kettani.

Mourad Ben Embarek (?-2011): Figure emblématique de l’architecture marocaine moderniste. En 1956, à peine âgé de 27 ans, et tout fraîchement diplômé de l’école des Beaux Arts et de l’école Spéciale d’Architecture de Paris, il devient le premier marocain à intégrer l’administration marocaine de l’urbanisme et de l’habitat. Il est également le fondateur de la première revue marocaine d’architecture (A+U). Surnommé “l’architecte du Nouvel Agadir”, il est à l’origine des plans de la ville après le séisme.

Henri Tastemain (1922-2012) : Cet architecte français est diplômé de l’école des Beaux Arts de Paris. Puis dans les années 1950, il s’installe à Rabat où il est architecte conseil de la mission culturelle et universitaire au Maroc. Dès lors, il représente une figure emblématique du mouvement moderne au Maroc des années 1950 et 1960. Il a conçu le bâtiment A d’Agadir, en collaboration avec Louis Rioux.

Jean-François Zevaco (1916 – 2003) : Architecte français né à Casablanca a fait ses études à l’école des Beaux Arts de Paris. Figure emblématique du brutalisme, il associe souvent les murs blancs au béton armé. À Agadir, il a réalisé la poste centrale, la caserne des pompiers, des écoles et des logements de fonction.
En 1980, il reçoit pour ses villas en bande, le prix Aga Khan d’architecture, qui distingue l’excellence en architecture dans les sociétés musulmanes.

Mourad Ben Embarek a dit de lui : « sans doute l’œuvre architecturale la plus originale en même temps que la plus authentiquement marocaine de notre époque. J’insisterai sur ce dernier aspect si je ne craignais d’amoindrir les qualités proprement « modernes », dans le sens international, de cette architecture. (…) Zevaco me semble l’architecte du Maroc qui a su peut être le mieux interpréter la leçon de l’architecture marocaine traditionnelle… Pas de doute, ces réalisations-là sont marocaines par leur forme, l’équilibre et la nature de leurs volumes. C’est cette architecture-là qui a le plus de chance de s’intégrer aux villes marocaines.»

D’autres architectes ont également participé à la reconstruction d’Agadir tels que Louis Rioux (Bâtiment A), Claude Verdugo (marché de gros et sa coupole), Henri Prost (le port du « Nouvel Agadir »), Pierre Coldefy (marché de gros), Patrice de Mazières, Abdeslam Faraoui, Armand Amzallag,…

Il faut savoir que Le Corbusier n’a pas participé directement à la reconstruction mais qu’il a inspiré un grand nombre des architectes y ayant participé.

 Interview de l’architecte Mourad Ben Embarek

Source : http://www.amush.org/blog/55-videos/245-hommage-a-mourad-ben-embarek.html